Vu !!!
Qu’ai-je donc fait, qu’ai-je donc dit ?
Tout juste réapparue je retombe dans l’oubli
Ou serait ce une lacune du genre masculin
Héritée du Nain du Jardin d’Eden
Qu’un barbu dit divin
A un jour condamné à de vilaines pratiques :
Un pommier commun au parfum d’aubaine
Secoué par un reptile au discours lubrique
Et le voici haletant et si peu pensant,
La dent acérée et la peine hystérique.
Elève révélée, esclave s’esclaffant,
Elle comprend mais trop tard qu’elle portera les enfants
Et devra concilier plaisir et souffrance
Alors qu’il aura juste à fournir la semence.
Mais ne faut-il pas être mi-Dieu, mi-Malin
Pour exposer des fruits en pareille évidence
Et interdire d’y mettre dessus le grappin.
Finis les jours cléments
Où régnait l’insouciance
Où deux si différents
Coulaient dans la même veine :
Depuis qu’Adam est amant
Il n’entre plus dans la danse
Sa seule gloire maintenant
Est de rentrer dans l’arène
Sous les applaudissements
Recreusant la distance
Pour ne pas jouer perdant
Dés qu’elle semble sereine.
Qu’ai-je donc fait, qu’ai-je donc dit ?
Sûr, je ne serai jamais qu’une parenthèse dans sa vie
Alors pourquoi chercher en lui ce que je cherche en vain
Et gonfler le gain du larcin des Reines.
Mon Dieu, je mange à ma faim
Et même si je remplis une coupe déjà bien pleine :
Je troque ma pénitence
Contre une peine immense.
Le train bleu - Jean-Louis Murat