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Archive for the ‘ILS LE DISENT MIEUX QUE MOI’ Category

Jean-Paul Dubois

Vendredi, septembre 2nd, 2011

« - Tu sais quoi ? Franco est mort.
   - Et alors ?
   J’eus le sentiment de me retrouver suspendu dans le vide, me balançant au bout d’une corde pouvant se rompre à chaque instant et m’envoyer rejoindre toutes les âmes noires du caudillo. Elle avait juste dit : « Et alors ? », et cela avait suffi pour qu’un monde s’écroulât… « Et alors ? » Je venais brutalement de comprendre que la relation affective et charnelle qui m’unissait à Anna cachait, en réalité, une profonde mésalliance. Nous appartenions chacun à des univers parallèles. Nous n’avions pas respiré le même air, ni partagé la même atmosphère. Je me piquais de théologie gauchiste tandis qu’elle tenait la politique pour un art proche du macramé…
… Seul un lit de 2,80 mètres carrés pouvait aplanir ces divergences, atténuer ces différences. Sur cette modeste surface nous laissions à nos corps le soin de prendre le contrôle de la situation. Ils s’acquittaient parfaitement de leur tâche, s’alliant le temps du tournoi, laissant ensuite à chacun, dans le silence de son retrait, le soin d’apprécier les mérites comparés d’une fellation bourgeoise et d’un cunnilungus progressiste. Mais 2,80 mètres carrés de latex haute densité représentaient-ils un socle, une étendue suffisante pour espérer construire une relation amoureuse ? Malgré mes postures désinvoltes, j’avais à l’époque un profond désir de stabilité, le goût d’aimer une femme unique, le plus longtemps possible. J’avais même une idée très précise de cette compagne idéale : une fille qui ressemblerait à Sinika et penserait comme mon frère Vincent, qui serait capable de m’aimer, de me secouer, aussi, quand je faisais fausse route, avec qui je pourrais jouer, bricoler, fumer de l’herbe, dormir dehors, à qui je pourrais raconter l’histoire du carrosse, parler de l’appartement maudit, et auprès de qui jamais, je ne ressentirais le fardeau d’être en vie. Ni la peur de mourir seul. »

Extrait de :  Une vie française

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Michael Marshall

Jeudi, mai 6th, 2010

« Et c’est ainsi qu’un jour, par le bouche-à-oreille sportif,  j’eus vent d’une redistribution des cartes au sein de l’élite lycéenne, dont l’évènement le plus marquant était le départ de Karrin, la poule de Gary, pour les bras d’un de ses potes – un simple transfert amical. Il y avait donc une place à prendre, et si l’intérêt de celle-ci sautait aux yeux, le plus curieux fut que Donna sembla croire à ses chances. Comme si un obscur informateur lui avait soufflé que le système des castes était un leurre, et qu’il était bel et bien possible d’emboîter un plot carré dans un trou rond. »

Extrait de :  Les intrus

Michel Houellebecq

Lundi, mai 3rd, 2010

« Les femmes donnent une impression d’éternité, avec  leur chatte branchée sur les mystères – comme s’il s’agissait d’un tunnel ouvrant sur l’essence du monde, alors qu’il ne s’agit que d’un trou à nains tombé en désuétude. »

« Lorsque la sexualité disparaît, c’est le corps de l’autre qui apparaît, dans sa présence vaguement hostile, ce sont les bruits, les mouvements, les odeurs; et la présence même de ce corps qu’on ne peut plus toucher, ni sanctifier par le contact, devient peu à peu une gêne; tout cela, malheureusement est connu. La disparition de la tendresse suit toujours de près celle de l’érotisme. Il n’y a pas de relation épurée, d’union supérieure des âmes, ni quoi que ce soit qui puisse y ressembler, ou même l’évoquer sur un mode allusif. Quand l’amour physique disparaît, tout disparaît; un agacement morne, sans profondeur, vient remplir la succession des jours. Et, sur l’amour physique, je ne me faisais guère d’illusions. Jeunesse, beauté, force : les critères de l’amour physique sont les mêmes que ceux du nazisme. En résumé, j’étais dans un beau merdier. »

Extrait de : La possibilité d’une île

Alain Souchon – Normandie Lusitania

Mardi, novembre 10th, 2009
 
Normandie Lusitania - Alain Souchon
 
L’amour familistère familistèreNormandie
La vie comme un éclair
Les légumes verts – bon -
Et de nos toujours clairs
Faire
Une petite affaire passagère – NON -
 
Pour qu’elle soit longue longue
L’histoire de nous
Comme une jamais finie song
Jusqu’au bout
Normandie Lusitania
Normandie Lusitania
 
Sur la terre, dans vos tiroirs
Nos caresses
A toute vitesse elles se barrent
A toute vitesse
Normandie Lusitania
Normandie Lusitania
 
Plus longtemps
Peut-être que sur les paquebots lents
Notre amour irait plus longtemps
Plus longtemps
Plus longtemps
De Cole Porter les beaux vêtements
Le Blue Moon le balancement
Plus longtemps
 
Les dimanches passent passent
Le Puc Villeurbanne
Y’a du café dans les tasses
Devant la lucarne
Normandie Lusitania
Normandie Lusitania
 
Puisque Cow Boy MalboroMenu Lusitania
C’est écrit
Prendra nos bronches au lasso
Et tout sera fini
Normandie Lusitania
 
Plus longtemps
Peut-être que sur les paquebots lents
Notre amour irait plus longtemps
Plus longtemps
Plus longtemps
De Cole Porter les beaux vêtements
Le Blue Moon le balancement
Plus longtemps
 
Que dans les coursives
Un soir trop ému
Et d’une manière excessive
Je te tue – bon -
Mais de nos toujours clairs
Faire
Une petite affaire passagère
NON
     
Blue Moon - Version BOF Les vestiges du jour
 

Vivre séparément

Vendredi, octobre 30th, 2009

vivre séparément

Alfred de Musset

Mercredi, octobre 14th, 2009
 
« J’ai de la passion et n’ai point d’éloquence
Mes rivaux sous mes yeux, sauront plaire et charmer
Je resterai muet; – moi je ne sais qu’aimer. »

Extrait de : A quoi rêvent les jeunes filles

 

« Si votre maîtresse est sincère et fidèle, aimez-la pour cela; mais si elle ne l’est pas et qu’elle soit jeune et belle, aimez-la parce-qu’elle est jeune et belle; et si elle est agréable et spirituelle, aimez-la encore; et si elle n’est rien de tout cela, mais qu’elle vous aime seulement, aimez-la encore. On n’est pas aimé tous les soirs. »

Extrait de : La confession d’un enfant du siècle

René Barjavel

Mercredi, octobre 14th, 2009

« Pour se regarder, les hommes ne soulèvent que leurs paupières de chair. Des portes de verre dur demeurent fermées entre eux. Quelques êtres sans calcul, lorsqu’ils regardent ceux qu’ils aiment, ouvrent cette porte de leurs yeux. Et leur regard est alors une route sans mensonge, jusqu’à leur âme chaude. »

Extrait de : Le voyageur imprudent

F-R. de Chateaubriand

Mercredi, octobre 14th, 2009

« …Mais l’âme de l’homme se fatigue, et jamais elle n’aime longtemps le même objet avec plénitude. Il ya toujours quelques points par où deux coeurs ne se touchent pas, et ces points suffisent à la longue pour rendre la vie insupportable. »

Extrait de : Atala -René

Paul Auster

Mercredi, octobre 14th, 2009

« Depuis la fin de leurs études, ils avaient à peine gardé le contact, s’étaient revus tout au plus cinq ou six fois. Guéri depuis longtemps de sa passion, A. ne s’en était jamais tout-à-fait débarassé, comme s’il était resté attaché au sentiment qu’il avait éprouvé, alors qu’elle même avait perdu de son importance à ses yeux »

Extrait de : L’invention de la solitude

William Shakespeare

Mercredi, octobre 14th, 2009

« Notre corps est notre jardin, et notre volonté en est le jardinier… Le pouvoir de tout modifier souverainement est dans notre volonté. Si la balance de la vie n’avait pas le plateau de la raison pour contrepoids à celui de la sensualité, notre tempérament et la bassesse de nos instincts nous conduiraient aux plus fâcheuses conséquences. Mais nous avons la raison pour refroidir nos passions furieuses, nos élans charnels, nos désirs effrenés. D’où je conclus que ce que vous appelez l’amour n’est qu’une végétation greffée ou parasite… L’amour n’est qu’une débauche de sang et une concession de la volonté. »

Extrait de : Othello

Jean-Paul Dubois

Mercredi, octobre 14th, 2009

« Comme l’alitement, il m’est toujours apparu que l’amour était un état de faiblesse, d’amoindrissement. Il gomme la lucidité, la clairvoyance. L’amour est un état de catalepsie où l’on perd le sens commun, où l’on abdique toute raison, toute dignité. Il faudrait un jour avoir le courage d’admettre que ce sentiment est un misérable dérivatif, un prurit glandulaire, un malentendu facteur d’erreur et de honte. Dans l’échelle des valeurs humaines, je place l’amour à un degré bien inférieur à la soif, la faim, le sommeil, la miction ou la défécation… Je disais donc que l’amour est un état subalterne. Seule la rencontre en elle-même conserve à mes yeux un intérêt réel. »

Extrait de : Vous aurez de mes nouvelles

Milan Kundera

Mercredi, octobre 14th, 2009

« Les moments décisifs dans l’évolution de l’amour ne procèdent pas toujours d’évènements dramatiques, souvent ils sont le fait de circonstances parfaitement insignifiantes à première vue. »

« Les histoires personnelles, outre qu’elles se passent, disent-elles aussi quelque chose ? Malgré tout mon septicisme, il m’est resté un peu de superstition irrationnelle, telle cette curieuse conviction que tout évènement qui m’advient comporte en plus un sens, qu’il signifie quelque chose; que par sa propre histoire, la vie nous parle, nous révèle graduellement un secret, qu’elle s’offre comme un rébus à déchiffrer, que les histoires que nous vivons forment en même temps une mythologie de notre vie et que cette mythologie détient la clé de la vérité et du mystère. Est-ce une illusion ? C’est possible, c’est même vraisemblable, mais je ne peux réprimer ce besoin de continuellement déchiffrer ma propre vie. »

Extraits de : La plaisanterie

Bernard Werber

Mercredi, octobre 14th, 2009

« L’amour c’est la victoire de l’imagination sur l’intelligence. »

« Vous êtes trop sensible Isidore. Cela vous rend… charmant dans un premier temps, mais peu convivial à la longue. »

Extraits de : L’ultime secret

Pierre Desproges

Mercredi, octobre 14th, 2009

« Appuyé sur un coude, auprès d’elle étendue sur la moquette, l’homme contemplait la tranquille beauté mûre de ce corps de femme à l’apogée de sa séduction. La quarantaine lui allait comme le vert sied aux roux. L’imminence de son déclin, que voulait la ridule à son cou, semblait repoussée aux calendes par soif d’amour régénérant et de salubres fredaines. »

Extrait de : Des femmes qui tombent

Philippe Djian

Mercredi, octobre 14th, 2009

« Nous avions tous les trois à l’esprit ce proverbe chinois qui permet d’éviter à l’homme une humiliation inutile : Quand il ne sait pas quoi faire le Sage évite d’aller réveiller sa femme. »

« J’avais moi-même fini par découvrir que Marion avait un amant lorsque je m’étais interrogé sur le fait qu’elle puisse me reprocher un mauvais programme à la télé ou l’insupportable humidité de certaines soirées d’automne. »

Extraits de : Assassins