« Les femmes donnent une impression d’éternité, avec leur chatte branchée sur les mystères – comme s’il s’agissait d’un tunnel ouvrant sur l’essence du monde, alors qu’il ne s’agit que d’un trou à nains tombé en désuétude. »
« Lorsque la sexualité disparaît, c’est le corps de l’autre qui apparaît, dans sa présence vaguement hostile, ce sont les bruits, les mouvements, les odeurs; et la présence même de ce corps qu’on ne peut plus toucher, ni sanctifier par le contact, devient peu à peu une gêne; tout cela, malheureusement est connu. La disparition de la tendresse suit toujours de près celle de l’érotisme. Il n’y a pas de relation épurée, d’union supérieure des âmes, ni quoi que ce soit qui puisse y ressembler, ou même l’évoquer sur un mode allusif. Quand l’amour physique disparaît, tout disparaît; un agacement morne, sans profondeur, vient remplir la succession des jours. Et, sur l’amour physique, je ne me faisais guère d’illusions. Jeunesse, beauté, force : les critères de l’amour physique sont les mêmes que ceux du nazisme. En résumé, j’étais dans un beau merdier. »
Extrait de : La possibilité d’une île